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Blog dédié à mon ancienne émission de Radio et à des créations sonore récentes :

les miennes et celles de mon acolyte Jérôme Bailly ; ainsi qu'à notre projet commun, les horlogers du bruit.


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admirablement mixées !!!




jeudi 29 septembre 2011

Kevin Ayers, l'amour amer

Hello chers auditeurs et auditrices



J’aborde cette rentrée avec vous sur le ton de la confession
Je parle encore de Kevin Ayers,
Mais si je parle de Kevin Ayers, je parle un peu de mon double
Dj Aurblor, ce type bizarre ne parle jamais de ses déboires amoureux qu’à la troisième personne !
En fait, je me suis vraiement identifié aux sentiments véhiculés par ses chansons




Kevin Ayers,
C’est un Pierrot Lunaire, un amant malheureux
Qui traine sa gueule de bois d’amoureux éconduit, et d’alcoolique vieillissant
En marge des spots lumineux de la Grande Scène du Pop Business,
C’est un homme solitaire et lunatique qui préfère les lumières tamisées et les rayons de Lune.




Ses chansons sont toujours des fruits amers
La morsure de la bouteille de Whisky l’a rattrapé
Même sous le soleil du Sud de la France, où il habite
Mais où fuirait-il, notre Pierrot Lunaire, loin de la morsure de l’Amour Amer ?
Les ailes de l’Aurore ne suffiraient pas à l’éloigner,
Même le rêve est doux amer
Alors parfois, il vit à la campagne, parfois à la ville,
Et parfois, il a foutrement envie, de sauter dans la rivière et de se noyer...




Parfois, le moral est tellement bas,
Pas d’endroit où aller, personne vers qui se tourner, où sont les bras de l’aimée :


"
Tu es là seule dans ta chaise longue,
Et je suis de ce côté-ci, en train de siffler une bouteille de vin doux,
Et je demande au Ciel,
Pourquoi tu ne veux pas me dire Pourquoi cette femme ne sera jamais Mienne

La radio joue un blues, Et qq1 fait la une de news,
J’entends tes mots amers, Et en te voyant t’éloigner,
Je me dis que je me sens si triste : je ne dépends pas de toi

and I’m tellin’ myself I’m just feelin’ Blue, and I don’t depend on you !!!
"
Radio-wave surfers/euses,
Cette émission est une émission Blues :
Le « I ain’t got me no woman blues » : pas besoin de traduction !!!
Et pourtant, il doit bien y avoir quelqu’une, quelque-part, qui cherche Un N’ami !!!


« 
Il doit bien y avoir quelque chose entre nous
Soupira-t-elle dans un cri de désespoir
Je jure qu’on ne me reprendra plus à rêver à nouveau
De retour dans le courant de la vie, elle se glisse
Notre magie encore entre ses lèvres
Son pas dans la rue est sûr qu'elle ne fera plus jamais ce voyage

Je ne sais pas pourquoi nous essayons encore de faire semblant
Si ce n’est pour se rendre à l’évidence, en fin de compte
Toi, comme moi, tu dois cherches juste un ami, quelque part
Elle a dit que l'amour est un luxe
Et que le notre n'aurait jamais dû exister
Une simple chose à partager avec moi, c’est tout
Elle a dit que quelque chose de si brillant ne pourrait jamais être vrai
Et elle encourage donc la nuit, à tout effacer

Je ne sais pas pourquoi nous essayons encore de faire semblant
Si ce n’est pour se rendre à l’évidence, en fin de compte
Toi, comme moi, tu dois cherches juste un ami, quelque part
 »

L’ami intime, l’ami du cœur,
Ce remède secret contre la solitude, existe-t-il vraiment ?

 
Voici une chanson qui me fend le cœur à chaque écoute :
Don’t let it get you down : « Mais ne laisse pas Cela te plomber, Ne te laisse pas abattre ! »

En voici les paroles :
Tant de problèmes, mais tu n’en assumes aucun !
Tellement de fenêtres au travers de tous ces murs !
Et tous ces sentiments que tu n’exprimeras jamais...
Et tant d’erreurs que tu appelles succès...

Tu pleures la Perte de Ce que tu n’as jamais vraiment eu
Rappelles-toi des bons moments comme des mauvais
Souviens-toi que l’Amour véritable ne disparait jamais
Tu L’as perdu en un moment, Il pourrait durer des années...

Ne te laisse pas Cela te rendre fou
Tu sais que ton lendemain dépend de ton aujourd’hui,
Si tu ne traines Rien derrière toi, Cela n’alourdira pas ta marche
C’est toi le roi et la reine, toi-même, tu es la couronne.



Sur ce morceau, le registre de Kevin n’est pas loin de Ray Charles :
Une fanfare digne des enregistrements des labels Stax et Motown,
Et Une chorale quasiment Soul,
Mais une chorale féminine qui chante un Amour imbuvable,
Un amour déçu, un amour amer !!!
Il est venu, le temps des Cirrhoses !!!

« 
T'es pété, t'es piteux, t'es pâteux, t'en pâtis ;
Tant pis, t'as ta pinte et tes potes,
T'es tout éméché, tout avachi, tout amoché.
Ouais mais tu t'habitues à tout,
C'est d'ailleurs comme ça qu'on t'appelle un habitué
T'es qu'un homme à l'âme amère, le cœur bercé de bar en bar
T'es tout obnubilé par les tétons dodus de la poupée du bar.
Ouais mais t'es bien trop bituré pour débiter ton baratin.
 »

Un bien beau slam que « cet homme à l’âme amer »,
Repêché sur slameur.com :
http://www.slameur.com/


Et voici un souvenir du grand Kevin
Un souvenir de la première amourette
L’amour en cachette, jeunette : Quand tes parents s’en allaient dormir !!!

"
T’es là, allongée, endormie, toute chaude !
Et je suis ici à t’attendre au milieu de la tempête,
En train d’attendre le moment où enfin, je pourrai rentrer...
Et te faire l’amour si doux, avant d’à nouveau m’en aller !

J’ai attendu des heures,
J’ai attendu sous les tempêtes de neige et les douches froides
Ici à attendre que les lumières baissent et que tes parents aillent dormir
Et puis alors me glisser dans ton lit comme un chat en rut !

Oui, je me souviens de ton odeur !
Oui, je m’en souviens si bien !
Drôle de musique animale dans la nuit,
Un sentiment si fou, que je ne sais pas l’expliquer comme il faut avec mes petits mots

Alors maintenant, je t’envoie ces mots
Et je les laisse te tourner autour comme des oiseaux
Les temps ont changé et changé, mais quelque chose est resté
Je me souviens toujours de toi baby, c’est pour çà que j’ai écris cette chanson
"


Kevin, notre Pierrot Lunaire
Qui assume bien mal sa soixantaine bien passée
Il s’en sort tant bien que mal,
Et voici un petit portrait de famille des piliers de comptoir qui lui tiennent compagnie !


There goes Johnny


"
Et voilà Johnny il ressemble à la mort,
C’est un miracle, il vient de reprendre le souffle !
Il s’en est allé au paradis, il s’y est ennuyé
Il a même laissé tomber sa petite amie.

Et voici Jenny elle est tout de noir habillée
Elle a essayé d’aller qqpart et elle a du rebrousser chemin
Elle a rompu son contrat elle a violé les règles
Cette fois, elle s’en va pour de bon !

Çà ne paie pas de penser !

Tu peux rentrer en toi-même,
Mais la seule chose que tu vas y trouver
Est que de toute façon tu es stupide, sourd, et aveugle comme tous les autres
Et les réponses dont tu as besoin sont écrites dans une langue que tu ne peux pas lire
Et tu sais que tu dois être libéré de cette malédiction
Mais çà vas juste de pire en pire, et pour le pire."



Stupide, sourd, et aveugle comme tous les autres !
Et les réponses dont tu as besoin sont écrites dans une langue que tu ne peux pas lire !!!
Ouh là, que la réalité est dure ! Alors on va recommencer à rêver...

"
Si je chante qqch de blue
Dedicated to you, écrit spécialement pour toi,
Ne crois pas que je sois triste
Oh non, je suis juste en train de rêver !

Et le goût de te baiser, je m’en souviens il me manque
Mais au moins, maintenant, je sais ce que çà fait de t’avoir embrassé

Et si tu sens un peu de peine, dans ce refrain ensommeillé,
C’est juste mon imagination,
I’m only dreamin
"


Mélancolie, quand tu nous tiens !!!
Une chanson qui hante, profonde et magique !



Avec Kevin Ayers aujourd’hui, dans the Kozmigroov’ ConneXion,
On rêve, on navigue dans les étoiles fanées du rêve,
A bord du train fantôme de l’amour :
Un poème magnifique que ce Ghost Train !!!

« 
Je suis assis ici à raccommoder des trous dans mes baskets
En regardant les mouvements des ombres qui rampent dans la nuit
Il y a une odeur de chanson qui bruit dans ma tête
Quelques mots qui disent l’envie d'être ailleurs

Et le train fantôme vient souffler à travers cette ville
Il ramasse des passagers, puis il les laisse partir
Et le vent vole une feuille, comme le fantôme d'un voleur
C’est le vent d'automne qui nous crie tout autour

Ah ces chevaux de fumée, qui glissent à travers les arbres
Il y a là une secousse et un frisson qui me saisissent les genoux
Et je me demande ce qui se passe, ai-je raté la blague
Encore une autre année de sommeil au cours de laquelle je n'ai jamais été réveillé

Il y avait tant de guerre et tant de mort
Tant de faims et de souffle qui manque
Et tout ce que j'ai su faire, c’est me gratter et rêver quelques rêves
Et j'ai aussi écrit quelques notes sur ce que je pense que tout çà signifie

Mais à lire tous ces mots maintenant, çà ne dit pas grand chose
Pas de viande à manger, pas de chair à toucher
Juste quelques rêves de toi, et quelques poissons à faire frire
Je me suis assis là, à regarder une autre année passer
"




Une autre année partie en fumée,
Encore une autre année !
L’amour, c’est comme le temps, on n’en a jamais assez, et il nous échappe toujours !!!

Eh oui, c’est de la faute à l’amour,
Cette vieille excuse,
Exister dans le regard de l’autre,
Si vulnérable dans ce jeu de l’apparence,
Le drame du théâtre de la vie
Au delà du jeu de l’amour et du hasard, l’âme souffre.
La Vérité de ce qui est ressenti dans l’intimité du cœur est cachée.
Le visage vieillit, se flétrit, peu à peu.
Eh oui, c’est de la faute à l’amour,
Cette vieille excuse,
Kevin Ayers observe, le jeu de l’amour et du hasard...


« 
Certaines personnes ont l’air de marcher sur l’eau,
Elles ne se voient jamais elles-mêmes de l’autre côté du miroir,
Dans le regard d’un autre.

D’autres ont vraiment besoin d’attention,
Elles voient seulement ce qu’elles ont envie de voir
Elles ne voient jamais au delà de leur reflet dans le fantasme de quelqu’un d’autre

Un joli visage trouvera toujours sa place dans le cœur d’un autre, c’est tellement plus facile
Mais tu n’as aucun pouvoir pour changer cette image,
Celle que les gens ont envie de voir.

Mais tu sais que tout cela n’est qu’apparence,
Et que chacun à sa façon, récolte ce qu’il a semé. »



Kevin prend de l'âge,
Les années passent, et le Blues s’installe
Il se colle à la peau comme un vêtement poisseux, comme une lèpre.
Mais les mots du chanteur sont neufs, et toujours aussi justes.
Poser les mots de l’automne sur la belle saison écoulée
Parler de l’Amour, Oui mais de celui qu’on a laissé derrière !
C'est Only Heaven Knows, peut être le meilleur titre du dernier Ayers : UNFAIRGROUND

« 
Et que fais-tu quand tout çà est derrière toi,
Et que chaque jour qq1 d’autre te rappelle
Quand les heures étaient douces,
Des ailes à tes pieds et des cloches sur tes orteils !

Et que fais-tu quand tu as atteint le plafond,
Et que tu n’arrives pas à atteindre l’étage au dessus, pas de fenêtre, pas de porte,
Ouais, tout est fermé

Et que fais-tu quand tu sais que tu es en train de Le perdre
Assis-toi sur ton cul et laisse le Blues entrer
Tu n’as plus qu’à penser à ce que tu avais,
Et comment tout a mal tourné
Tu lui as offert une Rose
Et Dieu seul sait...

L’Amour est un exploit magique, un festin, une illusion du réel,
Oui, tu ne sais jamais si ce que tu ressens est réel
 »



L’Amour Amer,
Celui qu’on laisse derrière soi,

Et l’Amour Illusion, celui qui devient ambigu, celui qui perd ses couleurs
L’Amour qui devient terne, l’Amour qui devient trouble
 
L’Amour injuste,
L’injustice de tous ces sentiments qui nous échappent,
Ces sentiments qui nous troublent, qui nous enchantent, qui nous brûlent, qui nous blessent
Mais l’Amour sans souffrance est-il réel ?

« 
Pourquoi est-ce que tu passes ton temps à jouer avec moi ? À me traiter comme un jeu
Je n’ai pas besoin de toute cette peine, j’ai eu mon compte.

Tu dis qu’on devrait rester en contact, et que tu es venue pour moi
Mais çà saute aux yeux, tu es ailleurs.

Pourquoi est-ce que tu me mens toujours ? Et tu passes-ton temps à faire semblant ?
Tout çà doit s’arrêter, Laisses moi m’en aller.

Etrange comme la situation change
Eh oui, l’amour peut transformer les meilleurs amis en étrangers.
 »



Kevin Ayers le lover, a donc pris un coup de vieux,
Il parle toujours d’Amour, Mais il a le vin mauvais et l’Amour Amer,

« 
Je n’y comprends plus rien,
Alors que je prends de l’âge,
Rien ne semble devenir plus clair qu’avant

Nous sommes tous tenus par la peur,
Trop effrayés pour prendre des risques,
Pour s’exposer devant la vie,

On doit passer l’étape,
Mais il y en a trop, trop de danses différentes

Et les vieilles épaules sont devenues froides
Plus rien à rêver,
Il n’y a plus rien pour y reposer ta tête
 »




On écoutait les soupirs de Kevin « Cold Shoulder » Ayers,
Mais si l’épaule est froide, les mots et la voix, justes et sensibles
Sont toujours là pour nous réchauffer dans ce monde,
Ce monde qui manque tellement de tendresse.
Allez, on s’offre donc une dernière berceuse : "Baby Come Home"

"
Impossible d’aller au lit la nuit dernière
Tu me manquais tellement que çà faisait mal
Ta compagnie me manquait, et aussi tout ce que tu représente pour moi, mon enfant.
Je n’ai rien d’autre à te dire,
Je n’ai jamais été très bon avec les mots,
C’est juste que tu me manques et que j’ai bien envie de t’embrasser à présent,
Alors s’il te plait, reviens !
Rentre à la maison
"




Après toute cette tristesse automnale, une touche d'optimisme !!!
Une chanson sur un Amour qui réveille et secoue le Blues
Faire tomber les écailles Bleues ?
L’amour comme rédemption ?

« 
Une autre nuit sans sommeil,
Je n’arrive même plus à pleurer alors que j’en ressens le besoin,
Je sens que j’ai perdu le contrôle
Où est mon esprit où s’est perdue mon âme ?
Quel avenir ? Il n'y a plus de joie, je ressens trop de doute et de peur
Je me cache et je cours, je cours et je me cache,
Je n’arrive simplement plus à affronter ce monde à l’extérieur de mon rêve

Ooh, je me suis éveillé, et tu es là,
A me donner une secousse et c’est vrai
L'amour est ce qui nous tire et nous pousse en avant.
»
Love is what pulls us through !!!




Et maintenant, en épilogue, le morceau titre d’un single de 1975 : « Après le show »
Une chanson émouvante comme du Gilbert Montagné,
Un sentimentalisme dégoulinant, qui s’excuse un peu,
C’est la fin du show, c’est la fin de soirée,
Et c’est un peu la fin de ce post sur le blog Kozmigroov’ ConneXion,
Et comme votre Dj préféré est un peu fleur bleue,
Il n’a pas honte de jouer les midinettes,
Alors maintenant, on va tous tremper les doigts de pied dans l’eau de rose !!!

"
Après la musique du show Rock’N Roll,
J'ai commencé à marcher dehors, pas d’endroit où aller
Et alors, j'ai entendu quelqu'un chanter d'une voix si triste,
Voici la chanson :

Qui va me ramener à la maison après le concert ?
Je me sens vraiment seule
Et je n'ai nulle part où aller
Oh ! Voulez-vous m’emmener à votre fête
Et nous danserons toute la nuit
Et tu me tiendras serrée contre toi jusqu'au matin.

J'ai marché jusqu'à elle, l’ai pris par la main.
J'ai dit « triste dame, oui, je te comprends
Et je resterai avec toi si tu le veux
Et nous pourrons chanter cette chanson ensemble
"



Aaahhh !!! Vous me croyiez Fleur Bleue
Eh bien non !!! Laissez moi prendre ma revanche en laissant le mot de la fin à mon ami Friedrich !
Friedrich Nietzsche !!!



« 
Maintenant elle l'aime
Et dès lors elle regarde devant elle avec une si tranquille confiance
Qu'elle fait songer à celle des vaches : mais malheur à elle!
C'était là précisément son charme de paraître foncièrement changeant et insaisissable!
Car il avait pour son compte déjà trop d'égalité d'humeur et de temps invariable.
Ne ferait-elle pas mieux de simuler son ancien caractère? De simuler l’indifférence?
Ne serait-ce pas l'amour même qui lui conseillerait d'agir ainsi?
Vivat comedia!
 »

Sur ce, je vous souhaite une bonne nuit, chers auditrices,
Kiss you goodnight et
Atchaoh (dj aurblor) !