- La page de lecture de mes émissions :


Blog dédié à mon ancienne émission de Radio et à des créations sonore récentes :

les miennes et celles de mon acolyte Jérôme Bailly ; ainsi qu'à notre projet commun, les horlogers du bruit.


Ecouter des playlists Kozmigroov en streaming sur le web
admirablement mixées !!!




mercredi 13 octobre 2010

Newsletter Mois d'octobre : spéciale CAN

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Hello Radio-wave surfers/euses


Bienvenue dans l’asile psychédélique de Dj aurblor
Que dis-je ? Dans le bidonville du dealer Dj aurblor
Cette semaine, il vous en refourgue de la dure, de la bonne
Et il en remet une solide couche pour réjouir vos oreilles endolories !!!



CAN, une sorte de Velvet underground industriel.
Minimaliste, répétitif, destroy et proto-punk,
Mais avec les sonorités électroniques stridentes du clavier d’Irmin Schmidt

Auteur de musique de films et claviériste amoureux des sons industriels et/ou plânants...

Et la guitare-épingle de Michael Karoli, à la sonorité abrasive !!!

Michaël Karoli, un guitariste fulgurant qui évoque une improbable rencontre entre Robert Fripp et Hendrix !!!


Mais pourquoi ce sont-ils baptisés CAN ?
Et bien : CAN parce que Garbage Can :
Can, en anglais, signifie boîte vide : un déchet, quoi.
Sur des grosses boîtes de conserve ou des bidons,
On peut aussi taper et faire un bruit d’enfer !

Une frappe métronomique qui fait des CAN un groupe de transe...

Comme Jacki Liebezeit, batteur de CAN,
Dont la frappe métronomique sur les toms basse
Évoque furieusement Maureen Mo Tucker, du Velvet Underground


Voici une liste des albums du groupe :


Can, du Rock’n roll poubelle bien dégueux !!!
Mais CAN, çà veut pas seulement dire boîte et bidon en anglais,
Ce sont aussi les initiales de trois concepts chers au groupe :
Cannibalisme, Anarchie et Nihilisme.
Nihilisme parce que pour des enfants de l’Allemagne d’après la seconde guerre,
On a forcément un peu la haine : on a perdu qques illusions !!!
Anarchisme parce que pour les CAN, pas des maître :
Pas de star, pas de solo, et pas d’ego !!!
On recrute un chanteur japonais fou qui chantonne,
Et hurle sur le public la minute d’après,
Déclenchant presque une émeute
Et puis la salle se vide quasiment d’un seul coup !

Le chanteur mélodiste japonais ne manque pas de sex appeal !!!

Anarchiste parce que quand on s’appelle the CAN, on ne se refuse rien

Le musicien est aussi un consommateur,
Il consomme ce que l’industrie lui offre
Avoue Irmin Schmidt
Mais ensuite, nous nous sommes toujours efforcés
De décomposer l’appareil, de le détruire, et de le détourner de sa fonction première :
Michaël introduisait des aiguilles à tricoter entre les cordes de sa guitare ;
Et il m’arrivait d’utiliser un orgue à l’agonie, totalement faux,
Et tellement fatigué qu’il commençait à jouer tout seul
Et que les notes qui en sortaient étaient étranges et imprévues !
"

Quel beau titre pour une compil : CANNIBALISM, ANARCHY, NIHILISM


Les CAN font aussi parti des premiers musiciens à bricoler des boîtes à rythme rudimentaire
Et à s’énerver dessus comme des damnés : de vrais anars je vous jure !!!




Les émissions du 29 septembre et du 13 octobre

sont consacrées à l’aspect trash, anar, et proto-punk de la musique produite par les CAN




Le chanteur sculpteur, Malcolm Mooney,
Éructe une sorte de spoken word incantatoire
Il prétend même parler le langage de l’âge de pierre
Et les textes qu’il écrit sont tellement hallucinés qu’on se demande à quoi il carbure !

Le chanteur sculpteur fou qui s'est fait interner en 1969...


Chez Malcolm Mooney, il y a un côté art brut, Un coté écriture asilaire,
C’est un sculpteur surréaliste
Qui essaie de sculpter des visions insensées avec des mots approximatifs
Et avec une voix destroy qui évoque le Iggy Pop de LA BLUES sur Fun House


Écoutez sa voix destroy sur Outside My Door !!!



Une voix qui va très loin dans la scansion, le hurlement, le feulement
Un chanteur qui va très rapidement être amené
Dans un camion blanc par des types en blouse blanche
Malcolm sera interné dés 1969




Écoutez aussi la voix de Damo Suzuki, en plein pétage de plomb, avec des boîtes à rythmes pourries qui s'emballent : PANIQUE, ANARCHIE !!!







Et çà : çà fait mal !!!








Les émissions des 13 & 20 octobre

sont dédiées aux chansons des CAN
Je m'y attarde sur les paroles des chansons, souvent obscures,
et à l'apport décisif des chanteurs dans la première partie de carrière du groupe
Ce qui impressionne, chez les CAN, c'est leur capacité à jongler avec les genres,
et à pondre des tubes par hasard !


Alors, ces chanteurs ?

Eh bien, Malcolm Mooney est plutôt rock, mais il joue les crooners jazz sur le magnifique "She Brings The Rain"



Damo Suzuki, quant à lui, a un superbe instinct mélodique, et "Spoon", avec son rythme métronomique et sa boîte à rythme bon marché est un tube qui fait mouche !!! 


 

Quelques vidéos live :
Sing Swan Song, un chant du cygne sensuel






Et Bring Me Coffy or Tea, une sorte de requiem hyppie



Ne perd pas ta VITAMIN C !!!





La seconde partie de carrière du groupe est marqué par le départ du chanteur Damo Suzuki, et c'est le guitariste Michael Karoli qui assure les parties de chants avec bonheur :


Pour s'en convaincre, écouter :
"Dizzy Dizzy", avec le violon enchanteur du guitariste violoniste chanteur !!!





"Cascade Waltz", un reggae iconoclaste avec une guitare hawaïenne et des claviers indus




Le retour de trip du Major Tom est difficile !!!

« 
Après avoir atteint le soleil et regardé autour de lui
Son battement de cœur était le seul bruit.
A l’horizon couleur de lait et de miel,
Les filles et les voitures, le sexe et l'argent...
Un vaisseau spatial traversait le ciel,
A l'intérieur un astronaute pleurait doucement.
Est-ce que quelqu'un ici peut vraiment comprendre
Ce qui se passe dans le cœur d'un homme?
 »

Amer, le retour sur terre
Does anyone her really understand, what goes on in the heart of a man !!!



Le disco-reggae de "I want More"







Du fun, et de la dérision
Dérision de l’esprit consumériste de la génération Pop :
Avidité, superficialité, jeu, et paillettes...

« 
Tout le monde joue le jeu
Nous n’avons pas d’honneur à sauver
Avoir sa place au soleil
Ne pas vérifier, enfreindre la loi,
J’en veux encore, encore et encore...
Joues seulement, si tu veux vivre...
On n’a plus le temps d’attendre
J’en veux encore, encore et encore...
 »


Et "Don't say No !!!"



On ne résiste pas à la dictature du Fun, à la dictature du fruit défendu
Faire l’amour à une perle de Babylone sur une chaise longue
Ne jamais dire non, toujours suivre ses désirs
Il est interdit d’interdire, il est interdit de ne pas jouir, il est interdit de ne pas consommer

« 
Venez avec moi, prendre du bon temps
Nous irons partout, pas de signal d’entrée
Pas le temps de s’arrêter, de regarder la vie se dérober,
Oublies demain et fais-le aujourd'hui.
Laisses-toi aller, ne dis pas non
Laisses couler, ne dis pas non !!!
Faites ce que tu sens que t’as envie de faire
Do what you feel that you need to do !!!
 »

Reste debout quand tu dors !!!



Les émissions du 27 octobre et du 3 Novembre

se concentrent sur les instrumentaux planants, ethno et dub, du groupe

7) SOON OVER BABALUMA : départ de Damo Suzuki, de longs instrumentaux fumeux. Dub teuton et disco ambient : Quantum Physics !!!



- CAN, c'est tout d'abord une machination-groove,
Une machine à sons, et une âme pour les machines !

Jaki Liebezeit, le batteur,
Combine ses rythmiques de transe avec celles des boîtes à rythme !!!

Une frappe métronomique qui fait des CAN un groupe de transe...

 « 
J’aime les machines, nous confie-t-il
Je travaille avec des ordinateurs, je conduis des voitures...

Et Michaël Karoli poursuit...
« 
La musique que nous aimons a toujours été faite avec des machines.
On n’y entend pas l’être humain. C inutile.
La batterie est plus intéressante que le batteur, la voix que le chanteur.
Can a toujours voulu créer une musique profondément humaine,
Une musique mathématique
 »

- CAN, c’est une sorte de dub alpin, avec pleins d’effets sonores spatiaux,
CAN, c’est une sorte de Weather Report allemand,
Une musique qui fait la pluie et le beau temps.





Même si le groupe donnait toujours une grande impression de liberté,

« 
Il ne s’agissait pas de jam-sessions, mais de composition instantanée ;

Nous rappelle Irmin Schmidt
Cela demande bcp de précision, de concentration, et de liberté.
John Cage avait dit : Tout ce que tu entends autour de toi peut devenir musique.
Mais cela nécessite une grande présence d’esprit,
Un mélange d’abandon et de discipline...
»

Irmin Schmidt, élève de Stockhausen comme Holger, bidouilleur de boîte à rythme...


En fait, les CAN pourraient être taxés de précurseurs de la World Music
Par des journalistes à la plume un peu trop rapide, mais Irmin Schmidt dit Non !!!

« 
Je n’aime pas du tout ce mot.
Il est synonyme de tourisme musical !
Nous avons utilisé de manière ironique le terme d’« ethnological forgery series »
Pour caractériser certains de nos travaux.
Ainsi, nous gardions nos DISTANCES par rapport à la source.
C’est une question de respect.
  »



Sur le titre ANIMAL WAVES, de l'album Saw Delight,
Holger Czukay, bassiste des CAN,
Va insérer, et ce pour la première fois,
Des enregistrements vocaux venus d’on ne sais où !

Qui nhésite pas à flirter avec les musiques ethniques quil sample à envi  un ethno-cannibale !!!


Holger est amoureux des musiques ethniques et
Adepte du sampling, dès 1968, svp !!!

Il nous confie :
« 
J’aime les machines,
Mais elles ne doivent jamais prendre le dessus :
Quand les machines commenceront à dominer le compositeur, alors, la musique va mourir
La simplicité d’un être humain est pour moi qqch de précieux et de sacré !!!
 »




Écoutons maintenant CAN, un groupe futuriste, au meilleur de ses performances instrumentales et voyageuses, avec :

"Future Days"



"Come Sta La Luna", une invocation à la féminité lunaire



Et "Flow Motion", un reggae spatial aux couleurs de chemises à fleur, au parfum de fumette, avec une guitare à réveiller le fantôme d'Hendrix !!!





J'espère que vous aurez bien profité
de cette invitation au voyage en compagnie des CAN
à bientôt sur les ondes ou sur le web, votre dévoué dj, aurblor