Un nouveau coups de gueule sur le jazz :
Le jazz, c'est l'urgence de s'exprimer :
- un cri qui doit sortir
- un trop plein qui doit déborder
- quiconque n'est pas consumé par ce feu brulant qui animait :
- Mile, Trane, Eric Dolphy, ou encore Charlie Mingus ne peut prétendre faire du jazz
- On est faiseur ou créateur, fondamentalement
Eric Dolphy, c'était :
- l'homme qui dialoguait avec les oiseaux
- Un black qui poussait des coups de gueule contre tous ceux qui voulaient réduire les musiciens noirs et par delà, les artistes,
- à des Jim Crow, à des nègres bananya qui se contentent d'amuser la galerie en faisant les pitres !!!
- Un homme indépendant qui qui s'accordait la liberté d'exprimer ce qu'il ressentait, au risque de choquer, de déranger.
- Dans déranger, il y a dé-ranger, déconstruire,
- casser la sécurité des conformistes et des ignorants
- qui évoluent dans un monde figé sans jamais se remettre en question
- Un homme qui ne savait évoluer que sur la corde raide, au bord de la rupture !!!
- A l'instar d'un Pablo Picasso, il ose affirmer, non sans provocation, "Je ne crois pas nécessaire de chercher pour trouver"
Laissons maintenant la parole à Eric, qui AFFIRME !!!
Lorsque vous me dites que vous n'aimez pas tout ce que je fais,
vous ne me choquez pas et je trouve cela au contraire parfaitement normal.
Non pas que je croie dur comme fer à la musique que j'essaie de faire,
mais parce que c'est cette musique-là que je veux faire.
Oui parfois en jouant, j'imite le chant des oiseaux...
Je ne sais pas si c'est valable ou non en jazz mais je trouve cela très agréable.
D'une façon ou d'une autre cela fait partie de mon jeu et de mon développement.
Chez moi en Californie,
j'avais l'habitude de jouer, et
les oiseaux avaient l'habitude de siffler avec moi.
J'arrêtai souvent mon travail pour aller jouer avec eux.
Vous me dites que mes hennissements sont anti-musicaux, et
que mes envolées dans les couinages heurtent l'oreille. D'accord.
Mais même si tous les gens fuyaient dès que j'embouche l'un de mes trois instruments,
si aucune firme ne consentait à m'enregistrer, et
si je devais crever de faim pour jouer ce que je ressens,
eh bien je continuerais à jouer,
contre vents et marées.
Parce que justement je le ressens.
Je trouve agréable tout ce que j'essaie de faire et cette sensation m'aide à jouer.
C'est comme si vous n'aviez aucune idée de ce que vous allez faire ensuite.
Pourtant d'idée est là,
mais c'est toujours quelque chose de spontané, d'imprévu qui survient.
C'est cela, cette surprise agréable qui compte pour moi.
Je ne crois pas nécessaire de chercher pour trouver"
Dj aurblor plussoie et dit AMEN à Eric Dolphy !!!
Les attaques contre Dolphy furent incroyables !
RépondreSupprimerQuand on pense que Miles lui-même déclarait "J'aimerais lui écraser les mains à coup de pelle", ou quelque chose du genre, ça laisse songeur ! Ornette Coleman aussi était un artiste à part qui s'est fait pourir la tête par les prétendus "vrais jazzmen". Triste !