- La page de lecture de mes émissions :


Blog dédié à mon ancienne émission de Radio et à des créations sonore récentes :

les miennes et celles de mon acolyte Jérôme Bailly ; ainsi qu'à notre projet commun, les horlogers du bruit.


Ecouter des playlists Kozmigroov en streaming sur le web
admirablement mixées !!!




jeudi 11 février 2010

Newsletter mi-février, Vibes From the Tribe, 10 & 17 février


Hello Radio-wave surfers/ euses



- Aujourd'hui, nous convions à nouveau l'Afrique & le Funk

Heureusement qu'au milieu de la neige et du froid,

On peut toujours s'envoyer une dose létale de Dusty Groove, pour se réveiller

des vinyles couverts de poussière,

mais un son qui dépoussière les oreilles !!!



- Aujourd'hui, en plus, on colle à l'Actualité de l'archéologie du groove !!!

En effet, Carl Craig, considéré comme l'un des fondateurs de la techno de Detroit,

s'appelle lui même Son of the Tribe, fils de la tribu

Carl Craig, Fils de la tribu, qui a relancé les papy de TRIBE et publié Rebirth sur son label Community Projects


Or, le collectif Tribe a été ressuscité en 2009 pour l'album 'Rebirth',

paru sur le label Community Projects de... Carl Craig !!!!




Utopie Communautaire Black

Un collectif né en pleine tempête,

quelques années après les grandes émeutes raciales de 1967 et l'assassinat de Malcolm X !!!


The Tribe, des artistes qui ressentaient le besoin

de s'émanciper du joug des maisons de disques et du show-business

pour aller directement vers leur communauté

et lui parler autrement.




Mais laissons la parole à Phil Ranelin, tromboniste de la TRIBU :


« Tribe est un produit de la nécessité.

C'est le moyen que des musiciens ont trouvé pour réaliser leur rêve :

on voulait pouvoir

faire notre propre musique, l'enregistrer, faire des tournées dans le monde entier...

Le point de départ a été le groupe,

et notre désir de jouer ensemble ;

puis on a commencé à organiser des concerts, et ensuite on a créé le label TRIBE ».


Un label symbolisé par un très beau logo représentant

deux visages séparés par une lance africaine :


Tribe, c'était aussi :


un magazine d'information dédié à la communauté noire de Detroit.

Il s'agissait à l'origine du programme de leurs concerts, tout simplement ;

mais bientôt, cette petite plaquette a commencé à attirer de la publicité

de la part des commerçants de la ville, et

des propositions de contributions de la part de militants ou d'universitaires locaux,

Et le magazine va rencontrer un réel succès, & même se vendre en kiosques.


Une aventure typique d'une époque où

"on passait son temps en réunions, tous les jours et

où art, vie et engagement se mélangeaient" ;

se souvient Phil Ranelin !!!




Esprit Collectif en musique

Hier


Le dernier Tribe est donc paru sur le label jazzy Community Projects, de Carl Craig

Un label bien nommé, puisqu'il renvoie directement

à l'esprit communautaire de la TRIBU !!!


D'ailleurs, plusieurs collectifs de musiciens créatifs noirs américains ont souhaité

reprendre le contrôle de leur production musicale & de sa diffusion

en fondant de véritables sociétés coopératives de créations musicale !!!


TRIBE fut à l'époque le pendant made in Detroit de l'AACM de Chicago,

Et ils s'inspirèrent de l'expérience du label Strata-East, créé en 1971 à New York

par et pour des musiciens comme eux

Label Black Indépendant consacré à la Great Black Music ambitieuse, fondé par le trompettiste Charles Tolliver  le pianiste Stanley Cowell.



Et Aujourd'hui


Il existe aussi des similitudes entre

l'expérience musicale, économique et sociale de Tribe et

celle des pionniers de la scène Techno de Detroit :


on y trouve la même volonté d'indépendance artistique et financière,

la même détermination à utiliser les armes du système pour s'en libérer

(l'argent des sessions de Motown ici, les cachets de djaying là),

le même dévouement à une ville, Detroit, et à la communauté qui l'habite


Et même s'il ignorait qu'il avait joué avec Tribe,

Carl Craig connaissait depuis longtemps le nom de Marcus Belgrave,

qui, par ses activités d'enseignement de la musique, était déjà une vraie « légende locale ».




Histoire d'une aventure musicale


Les membres du Tribe ont servi les meilleurs orchestres jazz et R&B

-Marcus Belgrave, le trompettiste, a fait ses classes derrière Ray Charles dans les 60's, et

-Phil Ranelin aux côtés de Stevie Wonder et des Temptations dans les 70's


De plus, les deux zikos ont joué pour Motown, cette usine à Hits de la Soul Music !!!



Pour citer Pierre Evil, du webzine Chronicart :


« C'était l'époque où toute la musique noire américaine reposait encore

sur une vaste armée de musiciens virtuoses capable de jouer autant

sur les hits de Martha & the Vendellas

qu'avec le jazzman Sonny Rollins lorsqu'il était de passage,


Detroit était alors un endroit idéal pour ces professionnels du groove et du swing :

plus provinciale, la ville était moins impitoyable que New York pour ses musiciens,

De plus, la présence d'une multitude de clubs de jazz et, bien sûr, des studios Motown,

assurait aux musiciens un flux régulier d'engagements


Autant d'expériences que les Tribe ont abordé en professionnels, voire en mercenaires,

et dont ils récusent aujourd'hui toute influence sur leur musique :

de « l'argent de la sueur », simplement destiné à les faire vivre.

Et, bientôt, à leur permettre de développer leurs projets personnels, en toute indépendance.



Mais, bientôt, c'est les 80's, funeste époque : Marcus Belgrave se souvient...

« Quand le Disco est arrivé à Detroit et a tout emporté en quelques mois,

ça m'a vraiment estomaqué. Je ne pouvais pas y croire :

Detroit avait les meilleurs musiciens, et le Disco a tout emporté ».


Les jeunes ne demandent alors plus de musiciens pour danser, mais des Djs ;

et bientôt, même sur les disques, ceux-ci sont remplacés par des machines.

& aujourd'hui, ce sont les DJ qui remettent les papys sur le devant de la scène,

Juste retour de choses !!!


Mais les anciens n'ont pas perdu leurs temps, puisqu'ils se consacrent à l'enseignement

En 1978, ils fondent l'association Rebirth Inc. dont la mission est

d'éduquer les jeunes et la collectivité sur le jazz

à travers des ateliers de présentation et des concerts,

ainsi que la conception d'une méthode pédagogique

pour aider les artistes débutants à apprendre l'improvisation.




La musique

Les doigts galopent sur les congas comme des antilopes en plein sprint

tandis qu'une voix entonne un chant tribal

Puis, c'est la célébration gospel-groove de l'Afrique originelle,

Cette Afrique fantasmée est la mère de la TRIBU de DETROIT,

et le lieu imaginaire dans lequel s'enracine leur utopie communautaire.


Des voix, des rythmes, du spoken word proto-rap & du free-jazz fumeux :

Une vitalité qui défie le temps !!!





Le message

« Réveillez vous les frères », Wake up Brothers !


Le temps est venu pour l'unité du peuple, maintenant

The Time is Now !!!

Le temps est venu :

Pour que tout les hommes soient capables de contrôler leurs destinées.

Pour que l'Opression, le Racisme, l'Avidité & la Cupidité, la Haine & la Pauvreté cessent !

Pour la révolution.


"Cet enregistrement lui même est partie de cette révolution !"

Toute cette aventure d'auto-détermination est Une affaire de survie

Survie pour le musicien, pour sa musique ;

et aussi survie pour vous, les auditeurs de ce Grand Art Créatif Black !

Great Black Music !!!


C'est mon objectif que cette musique ne soit pas uniquement là

pour inspirer des moments de bonheur,

mais aussi pour guérir les maladies et élever l'âme de chacun.

C'est un effort honnête pour communiquer et développer le niveau d'éveil spirituel.


Un message de ralliement, d'appel à l'Unité, au combat, à la guérison de tous les soul brothers

La Terre est triste de nous voir ainsi,

Il faut en finir avec cette folie : émeutes raciales de 1967, assassinat de Malcolm X



400 ans à essayer de s'assimiler, à essayer de ressembler à l'Homme Blanc !!!

mais maintenant, une nouvelle génération a pris place au milieu de cette Nation

& elle entend bien défendre ses droits :


Nous recherchons Amour, compréhension, la confiance & la paix de l'esprit !

De bons jobs pour les nôtres !!!

mais aussi un droit à la connaissance & à l'éducation, mais pas n'importe laquelle !!!

Des livres retraçant l'Histoire du Peuple Noir ! »




Pour nous : retrouver le sens du collectif :


Sur une des pochettes de Tribe, on voit

Phil Ranelin posant en papa gâteau, ces deux petites filles dans les bras

Les notes de pochettes portent un message touchant de sincérité

qui fait l'éloge de la famille :


" nous devons nous unir pour sauver les enfants du désespoir ; les enfants sont l'espoir ! "

la famille y est présentée comme une voie de développement humain !

Une base d'amour & de solidarité qui n'est pas basée SUR la réciprocité

MAIS SUR

un « je t'aime comme tu es »

fondateur de l'existence,

et structurant pour l'être

& de la famille à la tribu, il n'y a qu'un continent !!!


Écoutons ensemble des Sons du Village ou du Ghetto.

Vibes From the Tribe, des goudes vabrécheunes !!!




A bientôt sur les ondes !!!

god bless ya, with love & peace from dj aurblor !!!

lundi 8 février 2010

United States Of Mind

Nous avons déjà parlé d'Andy Bey, qui a chanté aux côtés de Duke Pearson,
et surtout de Gary Bartz sur Harlem Bush Music & Juju Street Song :


Aujourd'hui, je donne la parole à Bill Vesée, de Mysteriojazz,
  • qui se fait chantre de la conscience noire





Le titre de cette trilogie made in 70's est "The United States of Mind".

Ces trois albums font la part belle aux paroles, qui sont en fait :

Un appel à l'Unité spirituelle,

et nous rappellent que c'est à l'intérieur de soi, que se trouve l'enjeu véritable !!!

qu'en résolvant les conflits et en allant au bout de ses combats intérieurs,

la Paix peut être trouvée.


Pour en savoir plus sur ces albums et écouter des extraits, c'est à bout de Clic !!!

jeudi 4 février 2010

Is that Jazz ?


Un nouveau coups de gueule sur le jazz :




Le jazz, c'est l'urgence de s'exprimer :
  • un cri qui doit sortir
  • un trop plein qui doit déborder
  • quiconque n'est pas consumé par ce feu brulant qui animait :
  • Mile, Trane, Eric Dolphy, ou encore Charlie Mingus ne peut prétendre faire du jazz
  • On est faiseur ou créateur, fondamentalement







Eric Dolphy, c'était :


  • l'homme qui dialoguait avec les oiseaux

  • Un black qui poussait des coups de gueule contre tous ceux qui voulaient réduire les musiciens noirs et par delà, les artistes,

  • à des Jim Crow, à des nègres bananya qui se contentent d'amuser la galerie en faisant les pitres !!!
  • Un homme indépendant qui qui s'accordait la liberté d'exprimer ce qu'il ressentait, au risque de choquer, de déranger.

  • Dans déranger, il y a dé-ranger, déconstruire,
  • casser la sécurité des conformistes et des ignorants
  • qui évoluent dans un monde figé sans jamais se remettre en question


  • Un homme qui ne savait évoluer que sur la corde raide, au bord de la rupture !!!
  • A l'instar d'un Pablo Picasso, il ose affirmer, non sans provocation, "Je ne crois pas nécessaire de chercher pour trouver"




Laissons maintenant la parole à Eric, qui AFFIRME !!!


Lorsque vous me dites que vous n'aimez pas tout ce que je fais,

vous ne me choquez pas et je trouve cela au contraire parfaitement normal.


Non pas que je croie dur comme fer à la musique que j'essaie de faire,

mais parce que c'est cette musique-là que je veux faire.





Oui parfois en jouant, j'imite le chant des oiseaux...

Je ne sais pas si c'est valable ou non en jazz mais je trouve cela très agréable.

D'une façon ou d'une autre cela fait partie de mon jeu et de mon développement.

Chez moi en Californie,

j'avais l'habitude de jouer, et

les oiseaux avaient l'habitude de siffler avec moi.

J'arrêtai souvent mon travail pour aller jouer avec eux.





Vous me dites que mes hennissements sont anti-musicaux, et

que mes envolées dans les couinages heurtent l'oreille. D'accord.




Mais même si tous les gens fuyaient dès que j'embouche l'un de mes trois instruments,

si aucune firme ne consentait à m'enregistrer, et

si je devais crever de faim pour jouer ce que je ressens,

eh bien je continuerais à jouer,

contre vents et marées.


Parce que justement je le ressens.





Je trouve agréable tout ce que j'essaie de faire et cette sensation m'aide à jouer.


C'est comme si vous n'aviez aucune idée de ce que vous allez faire ensuite.


Pourtant d'idée est là,

mais c'est toujours quelque chose de spontané, d'imprévu qui survient.


C'est cela, cette surprise agréable qui compte pour moi.

Je ne crois pas nécessaire de chercher pour trouver"





Dj aurblor plussoie et dit AMEN à Eric Dolphy !!!